Il était une fois une jeune femme amatrice de jolies plumes anciennes et qui avait investi pas mal d’argent là-dedans. Un jour une amie lui revend une plume de ara bleu, qu’elle place dans son gros carton de plumes. Quelques mois plus tard,  elle découvre avec effroi que toute sa belle collection de plumes est en charpies, mais que trône la jolie plume de ara bleu au centre du carton, quasiment intacte.
Non, ce n’était pas un cauchemar, ça m’est arrivé…
Once upon a time, there was a young woman who loved nice vintage feathers and who spent a lot of money in it. One day a friend resold her a blue macaw feather and she put it in her big box, with all her other feathers. Few months later, she discovered that all her treasures were reduced to lint, except the macaw feather !
No, it was not a nightmare, that’s what happened to me…
 
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Comment ? Pourquoi ? Et bien reprenons cette fameuse plume ! Car ce que l’on ne sait pas forcément c’est que la tige d’une plume est en deux parties : la tige creuse (ou calamus) à la base et la tige pleine (ou rachis) qui porte les barbes. Et le problème c’est que les oiseaux ont de nombreux parasites, y compris dans le calamus où ils sont bien au chaud pour nicher… Pensez-y la prochaine fois que vous trouverez une jolie plume dans la nature !
How ? Why ? Well, let’s look at this feather ! In fact the feather’s stalk is in two parts : the hollow stalk (=quill or calamus) at the basis and the full stalk (=rachis or shaft) which has barbs. And the problem is that birds have numerous parasites, including in the calamus, which is after all a very cool place to nest… Think about it next time you’ll collect a feather during a walk !
 
Mes bestioles détestées sont sorties par là !
My hated creatures came from here !
J’ai dernièrement épluché des ouvrages de conservation muséale pour faire mon prochain article sur les “kératinophages” et cela m’a permis de comprendre pourquoi les bestioles ont épargné la plume de ara : plus il y a de pigments dans la plume et moins elles est appréciée (à tel point que mes bestioles ont même préféré manger des plumes teintes chimiquement que de toucher au ara !).
I recently read museum preservation books to write my next article about the “keratin eaters” and it allowed me to understand why the tiny creatures spared the macaw feather : they do not like eating pigments (to such a point that mine even preferred eating chemically tinged feathers than the macaw’s !).
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Et maintenant que je prépare moi-même des plumes pour mes costumes, il y a une étape à laquelle je suis très attentive : éliminer les parasites ! Première technique : retirer le calamus. J’utilise cette technique pour les très grosses plumes.
As I now prepare myself feathers for my costumes, I am very attentive to eliminate the parasites ! First technique : taking off the calamus. I use this technique for tall feathers.
 
Sur les plumes d’autruches le calamus peut faire dans les 10cm, et il est plein de parasites 😡
On ostrich feathers, calamus can be 10cm of length, and full of parasites 😡

 

2e technique : enfermer les plumes plusieurs mois dans un bocal hermétique avec une grosse dose de produits chimiques (ex. anti-mite) pour les asphyxier ! Et effectivement, très vite vous pourrez voir que les calamus “explosent” et que des petites bestioles tapissent le fond du bocal… Je réserve personnellement cette technique pour les toutes petites plumes.
2d technique : locking feathers several months into an hermetic jar with chemicals (naphtalene for exemple) to make them suffocate ! And you’ll see soon tiny creatures at the bottom of the jar… I use this technique for small feathers.
 
 
Dernière technique que je connaisse : enfermer les plumes au congélateur pendant plusieurs semaines. C’est plus simple pour les plumes de tailles intermédiaires.
Last technique I know : locking feathers in a very cold freezer for several weeks. It’s easier for feathers of intermediate sizes.
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Mais bien entendu, toutes ces techniques ne protègent pas vos plumes définitivement ! Donc si vous voulez éviter de vivre la même mésaventure que moi il vous faudra respecter ces règles :
– Pas de plume non traitée parmi vos plumes, jamais.
– Conserver vos plumes dans du papier de soie ou dans un vase mais en mettant beaucoup de naphtaline.
– Surtout les inspecter très régulièrement et chercher la moindre attaque de bestioles. Si vous voyez la moindre trace d’activité (voir les photos suivantes) alors traitez par un produit professionnel acheté en boutique spécialisée dans les nuisibles (c’est cher, c’est très nocif, mais ça fonctionne).
But naturally, all these techniques do not protect your feathers after that ! If you want to avoid living the same misadventure as I, it will be necessary for you to respect these rules :
– No untreated feather among your feathers, never.
– Keep your feathers in a tissue paper or in a vase, but put many naphtalene with them.
– Inspect them very regularly and look at the slightest attack of tiny creatures. If you see the slightest activity (see following photos) then buy a professional product in shop specialized in the harmful (it’s expensive, it’s harmful, but that works).
 
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Et préparez-vous car la suite sera bien plus cauchemardesque !
Be prepared for the following topic, it will be quite more nightmarish !

2 comments

  1. Normalement les priver totalement d'oxygène suffit à tuer les larves (traitement d'anoxie), pour éviter les produits chimiques, surtout si ce sont des plumes anciennes. Mais bon, c'est vrai que c'est plus cher car il faut créer une poche thermosoudée avec des capsules qui absorbent l'O2… Mais ça se fait !!

    Quant aux pigments, il y en a qui sont plus gouttus que d'autres aussi. Si teintures avec des colorants naturels (ex. garance ou autre), c'est beaucoup plus miam que les autres teintures! Donc, je m'y connais pas du tout en teinture de plumes, mais pour ceux qui font des teintures eux-mêmes, il y a peut être certaines teintures à privilégier à d'autres afin d'éviter ça…

    Impressionnant les larves dans les calamus… J'aurais jamais imaginé autant… >_< beurk

    Merci Fanny pour cet article ! 😀

  2. Bonjour,
    Les tablettes de camphre (dans les magasins asiatiques ou les drogueries) ça marche très bien aussi!
    Et pour les passionnées de mode, ne pas manquer la visite du Musée de la Mode à Albi, si vous passez par là.

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