En fin d’année dernière, j’ai pu enfin aller visiter une ville que je voulais connaître un peu plus : Lyon. Elle est célèbre pour ses soieries, et ce fut un bonheur de visiter le “musée des tissus” (dont je ne parlerai pas plus que ça car je trouve assez incompréhensible l’interdiction des photographies sans flash), le très intéressant “musée Gadagne“, ainsi que “la Maison des Canuts” dont je parlerai assez exclusivement dans cet article car ça a été mon coup de coeur de ce petit voyage (attention cependant, pensez à réserver !).
*** A la maison des Canuts nous sommes accueillis par un petit musée sur le thème des soyeux : (plus de photos ICI) |
Last year I finaly was able to visit a city I wanted to know better : Lyon. It’s famous for its silk-weaving workshops, and it’s been a pleasure to visit the “museum of fabrics” (but I will not talk much more about it because I am quite fed up with the “no photos even without flashes” policies), the very interesting “musée Gadagne” and “La Maison des Canuts” (the word “canut” is a term from Lyon meaning silk-weaver) from which I will talk in this article because it has been my “coup de coeur” (be careful, you have to book ! -english speaking is available, otherwise it will be in French-).
*** If you go to the “Maison des Canuts” you’ll see a small museum with antique items related to the silk : (more photos HERE) |
Puis nous sommes reçus par un animateur qui vous explique l’histoire de la soie à Lyon et la vie des tisseurs de soie du 18e siècle à la fin du 19e. Ses conditions de travail (apprentissage, bruit, concurrence déloyale, marché de la soie où les prix sont toujours imposés au plus bas, etc.) sont largement évoqués. On y retrouve d’ailleurs beaucoup de points commun avec les problèmes économiques actuels (l’histoire se répète). | Then a facilitator explains us the silk’s history in Lyon from the 18th until the end of the 19th century . Their work conditions (apprenticeship, noise, unfair trading, silk market with the low prices,…) are highlighted. Many common points can be found with our current economic issues (history is repeating itself). |
Après cela, vous passerez dans l’atelier du tisseur. Vous découvrirez ses outils de travail : le métier Jacquard, utilisé depuis le début du 19e siècle. | After that, you’ll go into the weavers’ workshop. You’ll discover their work tools : the Jacquard loom, used since the start of the 19th century. |
On peut voir les cartes perforées, véritables ancêtres de l’ordinateur avec leur système binaire : | You can see punched cards, the computer’s ancestors with their binary system : |
Une fois installées sur le métier à tisser, elles permettent d’automatiser les fils à tirer pour faire les motifs, même complexes. Une seule personne pouvait désormais utiliser le métier Jacquard (alors qu’au 18e siècle il fallait plusieurs personnes sur un métier classique). | Once plugged on the loom, they automate which threads have to be pulled to weave the designs, even the most complicated one. A single person was able to use the Jacquard loom (whereas several people were needed during the 18th century). |
Le résultat est magnifique, d’une finesse que l’industrialisation ne peut atteindre (car les fils doivent être un peu plus épais pour ne pas casser quand on se passe de la main d’oeuvre humaine). Un tisseur doit apprendre le métier pendant plusieurs années et ceux qui subsistent peuvent malheureusement les compter sur les doigts de la main en France. Ils fabriquent des borcards surtout pour le luxe et les musées, car à plusieurs milliers d’euros le mètre de tissu c’est assez peu viable économiquement (il faut signaler qu’on tisse environ 3cm de tissu en une journée de travail actuelle !). | The fabric is amazing, a delicacy that industrialization cannot get (because their threads have to be thicker to avoid them to break when it’s done by machines only). A weaver have to learn the job for several years and only a few of them still work. They make brocades for top luxury brands and museums, because a meter of their fabrics cost several thousands of euros (they weave 3 cm during one full day of worl !). |
Le tisserand (ici, une tisserande) s’installe ensuite derrière son métier Jacquard et nous montre son travail, où la minutie est de rigueur. Elle passe les navettes de soie de couleur sur le tissu qui se tisse sur l’envers, active le métier (les planches perforées avancent d’un rang, changeant les fils tirés). | The weaver goes behind its Jacquard loom and shows you her work, and precision is highly required. The flying shuttles are used with colored silk threads on the fabric put on its reverse side, activates the loom (the punched cards move and change the pulled threads). |
Le bruit est assez phénoménal, on comprend mieux pourquoi beaucoup de tisseurs devenaient sourds (et aveugles à cause de la délicatesse du travail des fils). Voici un petit film pour vous donner une idée du bruit : | The noise is huge, it’s easy to understand why a lot of weavers used to finish their lives deaf (and blind because of the delicate work with threads). Here is a small video to hear the sound it makes : |
Il y avait aussi un métier qui était en train de fabriquer du velours au fond de la pièce, et de retour dans le petit musée j’ai pu voir un métier à rubans (que j’avais raté au premier passage !). | There were a loom making velvet at the back of the workshop, and back in the museum I noticed a loom for ribons (I missed it at first). |
Bref, une visite passionnante à “La Maison des Canuts” que je vous conseille de faire absolument si vous aimez les belles matières et en savoir plus sur les techniques anciennes.
*** Mais nous avons aussi joué les touristes, alors voici deux autres coups de coeur :
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“La Maison des Canuts” have to be seen if you like beautiful fabrics and want to know more about antique techniques.
*** But we too visited many other places as tourists do ! My two other coups de coeur are :
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Merci pour cette info : je comprends que tu as pu te régaler. Moi, les miniatures j’aime beaucoup, je ne connaissais pas ce musée, si un jour je passe par Lyon, je penserai à toi. En bref, toujours intéressant tes articles.
Le bruit du métier à tisser, Jacquard en particulier, s’appelle le bistanclaque-pan ou bistanclaque plus simplement.
Vous auriez pu également visiter Soierie Vivante, à la Croix Rousse également et la boutique de Ludovic de la Calle (Soieries St Georges) dans le Vieux Lyon, près de la Cathédrale St Jean.
PS. Je suis lyonnaise bien sûr mais il est bien dommage que les soyeux disparaissent les uns après les autres.