To english readers : last blog post about advises I wish I was given when I decided to create my own costume company (a very “french problem”, that’s why there is no translation). But I will come back very soon with costumes matters, at last !
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Après vous avoir bien démoralisé lors du dernier sujet (disponible ICI, à lire avant celui-ci sinon ce qui suit n’aura pas grand sens !) où je traitais des questions à se poser de manière essentielle avant de se lancer dans le grand bain lorsque l’on est créateur, voici la suite du programme. Si vous vous rappelez bien l’article précédent vous avez donc de quoi vivre (et travailler) pendant deux ans de côté (28 800€ dans mon exemple), le temps que votre boite devienne rentable si vous travaillez vraiment dur (car si vous ne travaillez pas sérieusement ça peut prendre 5 ans, voir ne jamais générer d’argent). Voici maintenant quelques autres clés pour la réussite d’après mon peu d’expériences (et n’oubliez jamais que vous pouvez encore faire marche arrière facilement tant que votre société n’est pas crée) :
 
 
Préambule sur les auto-entreprises (AE) : les AE sont parfaites pour un complément de revenu si vous travaillez déjà, peu de risques et peu de frais (malheureusement le gouvernement tue l’AE petit à petit en rabotant ses maigres avantages à grands coups de taxes). Mais ça reste un régime “micro” donc il y a un plafond à ne surtout pas dépasser dans ce que vous gagnez, et pour notre activité il y a toujours le problème des matières premières onéreuses qui représentent une grande proportion du chiffre d’affaires. Si vous voulez en vivre ce sera rapidement limitant, sans oublier que les “entreprises classiques” auront beaucoup de mal à travailler avec vous puisque vous ne facturez pas la TVA. Mais c’est optimal si vous gardez un travail “alimentaire” à côté de votre travail “passion”, à condition de bien savoir calculer vos prix (voir le paragraphe plus bas).
EDIT au 16/02 : lire le commentaire de Mélanie (en bas de l’article) qui signale les dernières modifications des AE depuis janvier, ce statut passe donc de “potentiellement intéressant” à “bof-bof plus grand intérêt”.
 
Préambule sur les associations : C’est un statut juridique possible… A creuser, même si j’avoue que ça me fait grincer des dents en tant qu’entrepreneur car la plupart des associations faisant du commerce ne paient pas les taxes qu’elles devraient payer en étant en concurrence avec des entreprises, surtout dans notre domaine.
Ecrire votre business plan
Il s’agit d’un dossier dont vous trouverez des exemples partout sur internet. Ce n’est pas optionnel : faites-le ! Et faites-le bien ! C’est long, c’est casse-pied et au début je trouvais même que ça n’avait aucune utilité toutes ces questions. Et puis après plusieurs pages sont arrivées des questions pour lesquelles je n’avais pas de réponses car je n’avais pas pensé à certains cas de figures, et ça m’a obligé à penser de nouveau au projet, à refaire de nouveaux calculs. Sans oublier qu’une fois le business plan terminé je l’ai relu et ai passé une bonne semaine à le modifier tant des réponses qui m’avaient semblées claires au moment de la rédaction étaient bancales en fin de compte en seconde lecture.
Lors de la rédaction il faudra calculer votre chiffre d’affaire et choisir votre statut juridique (voir plus bas), et là la tâche est laborieuse car il faut faire des plans sur la comète sans posséder aucune information concrète ! Tout n’est plus qu’estimations construites sur des estimations… Et les estimations c’est “piégeux” comme vous pourrez le voir ci-après. Les pourcentages que je vais vous donner sont donc d’énormes estimations “à la louche” mais mieux vaut faire des estimations “à la louche” que non chiffrées du tout.
 
Calcul du chiffre d’affaire (=CA) à atteindre
Actuellement une fois les fournisseurs et les taxes enlevées il reste au mieux 20% du CA dans la poche de l’entrepreneur (le jour où vous paierez des escrocs optimisateurs fiscaux de compétition comme la plupart des multinationales vous pourrez sans doute garder plus de 40% du fruit de votre travail, mais je pars du principe que vous serez un petit entrepreneur avant d’être un gros patron).
Reprenons les chiffres de l’article précédent pour l’exemple : il vous fallait 1000€ pour vivre chaque mois et 200€ pour pouvoir travailler chaque mois sans perdre d’argent. Pour avoir une visibilité des CA à faire (à la louche, je reprécise, ces chiffres sont tout sauf exactes, mais se situent près de la réalité pour notre milieu professionnel de créateurs) :
200 x 20% = 1000€
Donc si vous gagnez moins de 1000€ par mois vous perdez de l’argent en travaillant.
(1000+200) x 20% = 6000€
Donc si vous gagnez moins de 6000€ par mois vous ne pouvez pas manger de votre travail.
Maintenant posez-vous la question qui fâche : réussirez-vous à gagner tout cet argent ? Car avec ces 6000€ dont seulement 1000 finiront dans votre poche il n’est pas question de partir en vacances, noooon, rappelez-vous, ce n’est que pour les besoins de base, manger et payer le loyer entre autre !
Pour rappel : Il n’est pas trop tard, vous pouvez encore opter pour l’AE et garder votre boulot alimentaire.
Calcul du bon prix de vente
Ah, le sujet qui fâche, surtout quand un auto-entrepreneur (ou un passionné bénévole, aussi surnommé le “travailleur au noir qui s’ignore”) débarque en cassant complètement les prix parce qu’il fait ça “pour le plaisir” alors que les autres galèrent “pour manger”. Ce n’est pas non plus agréable pour nous autres entrepreneurs de devoir leur dire mais c’est notre obligation ! (pitié, dites-leur, ne vous contentez pas de grogner dans votre coin sinon ces personnes mettrons des années à s’en rendre compte !). Et avertissement aux nouveaux dans le milieu : si vos prix sont nettement sous celui des concurrents ne vous dites pas que “c’est génial car vous produisez pour moins cher”, non, c’est que vous vous êtes planté dans le calcul de vos prix (sauf si vous constatez que vos concurrents roulent en Honda et ont une piscine, là éventuellement votre prix est peut-être plus juste -sauf si un jour vous voulez aussi rouler en Honda pour aller boire des mojitos au bord de votre piscine-).
Règle n°1 : ne bradez jamais votre travail. Non seulement vous casseriez les prix du marché mais en plus vous n’en vivrez pas mieux ! Ce n’est qu’une solution à court terme car comme dit le proverbe ivoirien “on ne chie pas là où on mange”.

 

(désolée pour le proverbe imagé, mais il est très vrai quoi qu’on en dise)
De toute façon vous entendrez des “c’est trop cher !” s’échapper de la bouche de ceux qui regarderont vos créations. Refrénez alors vos envies de meurtres et prenez le temps de leur expliquer que non, ce n’est pas “trop cher” mais “hors de leur budget”, et que non ce n’est pas fabriqué par des enfants esclaves en Asie par séries de 10000.
Règle n°2 : vous serez toujours “trop chers” pour certains. Cela ne signifie pas forcément que vous devez baisser vos prix (cf. règle n°1)
Ensuite, il y a le prix de production et le prix de vente. Imaginons que vous avez produit une création vous ayant coûté 20€ de fournitures et pour lequel vous estimez devoir vous payer 15€ car vous y avez travaillé 1h (“15€ mais c’est bien payé !!!” diront certains : rappelez-vous que vous ne toucherez au final qu’environ 20% de ces 15€, soit 3€… oui, c’est sûr, 3€ de l’heure c’est super bien payé !). L’erreur du débutant c’est de vendre la création à 20+15=35€. Si c’est pour une commande (donc déjà vendu), oui, c’est effectivement le prix HT parfait. Mais que se passe-t-il si vous devez le vendre vous-même ? Imaginons que vous le mettez en vente sur votre site internet (15mn : le temps de prendre les photos et de faire la mise en ligne + 30mn pour répondre aux 8 messages de personnes intéressées changeant finalement d’avis) mais rien n’y fait. Il faut que vous preniez un stand sur un marché pour le vendre, marché qui vous aura coûté le prix de l’emplacement (45€ par exemple) et le prix de l’essence (15€ par exemple) sans parler du WE entier (16h) gaspillé pour le vendre alors que vous auriez pu faire d’autres créations. Donc le juste prix de votre création était en réalité de 35 € (prix de production) + 16,75 x 15€ (temps passé à essayer de le vendre x votre tarif horaire) + 45€ (emplacement) + 15€ (essence) = 346,25€. Bravo, en le vendant 35€ vous venez de perdre 311,25€. Ce n’est pas demain que vous gagnerez de quoi manger si vous n’augmentez pas vos prix ou ne trouvez pas un moyen de vendre plus vite !
Règle n°3 : Prix HT = prix des fournitures + prix du travail de fabrication + prix du travail de vente
Et les taxes ? Oui, car si vous payez la TVA en fin d’année, mieux vaut ne pas oublier de la compter. 20% c’est loin d’être anecdotique…. Sur votre création à 50€ l’état prélève de base 8,35€ que vous devrez payer un jour.
Règle n°4 : Ne pas oublier les taxes ! Car les taxes ne vous raterons pas.
Avec tout ça vous allez me dire “oui, mais jamais je ne vendrai ma création à son véritable prix !!!”. Et vous avez raison, c’est dramatique non de ne pas être payé pour son travail ? Il faut trouver le prix où les gens achètent et où vous pouvez quand même manger (un peu) et où vous ne cassez pas le marché. Si vous trouvez la bonne formule je la veux bien 🙂
 
Régime social
Petite histoire n°1 : 
C’est l’histoire d’une fille qui n’a pas le temps d’aller chez son médecin pour sa toux car elle ne peut pas se permettre de ne pas travailler pendant 2h si elle veut payer son RSI bientôt. Alors elle fait traîner, passant 2 mois horribles à ne plus dormir car les quintes de toux sont de plus en plus proches, au moins deux par minutes, même la nuit. Donc elle doit travailler encore plus parce que sa cadence est ralentie et que la somme à payer au RSI est la même qu’elle ne gagne pas du tout d’argent ou qu’elle en gagne un peu. Quand finalement elle va chez le médecin (plus le choix !) ce 20 décembre, elle se retrouve avec une suspicion de coqueluche ou de pneumonie car elle a trop fait traîner. Résultat : médicaments, radios et examens à payer de sa poche (certains en frais d’avance médicaux, d’autres définitivement de sa poche parce que non remboursés). Et adieux le budget économisé depuis plusieurs mois pour les “cadeaux de noël”.
Petite histoire n°2 :
“Vous ne pouvez pas travailler demain dit le médecin, la douleur sera trop insupportable. Heureusement c’est samedi donc un bon week-end de repos et ça ira mieux.
La fille se met à pleurer en bafouillant qu’elle doit aller travailler quand même.
– Ne vous inquiétez pas, je vais vous arrêter. Une fois couchée ça sera supportable.
– Je suis indépendante, répond la fille entre deux sanglots.
– Désolé… Je vais doubler la dose d’anti-douleurs. Mais ça va prendre beaucoup plus de temps à guérir si vous ne vous reposez pas un peu”.
Conclusion : s’arrêter quand on est malade ne devrait pas être un luxe. 
Si c’est le cas posez-vous des questions. 
Et réfléchissez bien avant de décider de cotiser au RSI.
(et notez que je ne parle même pas des retraites tant je suis persuadée que le système se sera effondré d’ici le moment où je pourrai y penser).

 

Choisir son statut juridique
Etape plus qu’essentielle, car votre survie à long terme en dépend grandement puisque selon le statut choisi vos droits et devoirs “fiscaux” seront différents. Déjà combien d’argent pouvez-vous mettre à votre création d’entreprise ? Quoi, encore de l’argent malgré les 28 800€ de côté ? Oui, oui, ce n’est que le début. Il va maintenant falloir payer un expert juridique pour rédiger vos statuts et payer les frais liés à la création d’entreprise. Bien rédiger vos statuts est essentiel, car ce sont les fondations mêmes de votre société. Il faudra aussi sans doute payer un comptable si vous créez une entreprise. Autant de coûts à prévoir (sans parler du capital à mettre de côté !).
Si votre budget de création est inférieur à 1000€ alors déjà autant ne pas vous le cacher : à part l’auto-entreprise ou l’associatif vous aurez peu de possibilités. Si votre budget est supérieur à 1000€ alors vous pouvez espérer devenir un entrepreneur, là vous aurez généralement le choix entre SARL et SAS (ou EURL et SASU si vous êtes seul dans l’aventure), ou les coopératives si vous avez plus de 3000€ à y mettre (car il faut en sus adhérer obligatoirement à une fédération, adhésion à renouveler tous les ans). 
C’est très compliqué, comment choisir ? Le mieux est de se faire accompagner par un expert comptable qui vous dira quel statut choisir selon votre cas, par exemple comme lors des salons réservés aux créateurs d’entreprises. Derniers conseils :
– Évitez de prendre des conseils du pôle-emploi. Il a tout intérêt à vous précipiter dans le dur monde des entrepreneurs : un chômeur en moins dans leurs chiffres ! (et à gérer, bon vent !).
– N’écoutez pas les “mon beau-frère a monté une EURL, fais pareil, c’est bien !”. Non, chaque cas est différent et seul un expert pourra vous renseigner, d’autant plus que les lois changent tout le temps ! Sur internet c’est encore pire : vous aurez des milliers de sons de cloches différents. Dans la même catégorie, attention aux conseils illégaux ! Le fisc ne vous ratera pas lui… Dès que vous entendez parler d’une solution miracle où l’état ne prélève pas sa dîme méfiez-vous car une fois entrepreneur vous êtes sa vache à lait.
– Soyez casse-pied avec votre expert comptable et votre expert juridique : comme je le disais les lois changent tout le temps, personne ne s’y retrouve (même les impôts eux-mêmes, c’est dire !) et s’il vous sort un “je ne connais pas ce statut juridique” ou un “je crois” non suivi d’un “je vais vérifier” alors changez d’expert. Là encore : il faut du concret, des chiffres !!!
– Demandez-vous à quel régime de santé vous voulez cotiser et combien ça va vous coûter : régime général ou RSI ? Dans tous les cas vous passerez la première année au téléphone pour régler des problèmes de dossiers mais préférez opter pour un régime qui vous convient le mieux (faites des recherches sur internet ou renseignez-vous auprès de n’importe quel entrepreneur…). A titre personnel je vous conseille la lecture du 2e paragraphe de cet article ICI car vous serez sans doute dans le cas de “Malika” à vos débuts, n’ayant que peu de rentrées d’argent. Si par exemple vous ne voulez pas dépendre du RSI alors les SAS & SASU vous le permettent, c’est un argument important à prendre en compte.
 
Dernière vérification à faire avant de vous lancer…
Si vous allez vous marier faites-le en séparation de biens ! Et si vous êtes déjà marié(e) sans l’être alors modifiez cela. Être ruiné ce n’est pas amusant, mais dans le genre “tue l’amour” ça se pose là…

Prendre un employé

Si vous pouvez vous le permettre un jour c’est génial, cependant ne faites pas l’erreur du débutant : n’embauchez personne tant que vous-même ne pouvez pas vivre décemment du fruit de votre propre travail. Sinon vous risquez de faire pire que mieux. Et si un jour vous vous posez la question lisez ce texte ICI :  caricatural mais si vrai quand on a pas la chance d’être une entreprise “très rentable” (puisque aujourd’hui être “peu rentable” n’est fiscalement pas acceptable…).
Et si c’était à refaire ?
Si j’avais su tout ce que je vous ai dit lors de ces deux derniers articles avant de me lancer je n’aurais sans doute absolument rien fait de la même façon. Et je n’aurais sans doute pas perdu autant d’argent ni de temps. MAIS je ne regrette absolument pas d’avoir plaqué mon boulot qui commençait à me “bouffer” comme on dit souvent. S’il n’y avait pas tous les soucis d’argent (charges, taxes, RSI, etc.) je pourrais même dire que j’ai une vie de rêve !
Depuis quelques mois j’essaie de m’appliquer tous les conseils que je vous ai donnés et que j’ai intitulés “travailler moins pour gagner plus”. Trois ans après avoir lancé ma boite je ne me suis pas encore payée un seul 1€ mais je suis en plein ré-apprentissage des petits plaisirs simples de la vie.
Et puis après tout n’est-ce pas en faisant des erreurs qu’on apprend ?
Ces deux articles sont dédiés à toutes les copines du “chantilly club”, ce petit groupe de filles complètement folles d’après les critères de notre société mais qui rendent le monde plus beau.
Continuez longtemps à créer !

16 comments

  1. Je ne sais pas quelle est ton expérience avec le RSI, mais la mienne (ou plutôt celle de mon compagnon…) m'a laissé un goût amer…

    Effectivement, on paie, même quand on est en maladie, même en longue maladie, et même quand on en est mort… même si avec les indemnités touchées, on couvrait à peine le forfait hospitalier…

  2. Et je rajouterais, si vous êtes en AE choisissez absolument une déclaration mensuelle des charges car le jour où vous serez en AE et en même temps demandeur d'emploi, vous éviterez que votre CA trimestriel soit passé à la moulinette du pro-rata dans le calcul des alloc mensuelles et qu'on vous fasse sauter à posteriori les dites alloc même si vous n'avez rien touché du tout ce mois-là, ni pour l'AE ou autre revenu salarié… Celle-là on me l'a expliqué hier seulement, alors que je suis auto-entrepreneur depuis 5 ans et demandeur d'emploi avec travail occasionnel depuis presque 3… Du coup j'ai plein de trop-perçu à rembourser car ils ont tout recalculé récemment seulement (!!!), en faisant les calculs (mystérieux) d'après mon CA sur chaque trimestre (puisque c'est le justificatif que j'ai) et non au mois… J'y ai perdu beaucoup d'argent, qu'on m'a versé à tort d'un côté et de l'autre auquel j'aurai eu droit par contre si j'avais eu une déclaration mensuelle…

  3. Alors, détail "amusant" (ou pas) c'est que l'on a plus le droit de conseiller aux gens de quitter le RSI, c'est une loi de l'été 2014 qui l'interdit. Joli non ? Dès que je le peux je vais migrer mon EURL en SASU pour pouvoir justement passer au régime général.

    Dès la création de mon EURL j'ai immédiatement reçu des demandes pour 30 000€ d'arriérés :/ j'ai fait 6 mois de bras de fer où j'ai reçu courriers sur courriers où les sommes changeaient sans cesse en s’amenuisant petit à petit. Et puis finalement j'ai retrouvé un papier du RSI datant de mon AE disant que je ne leur devais rien : et depuis que je leur ai renvoyé leur propre papier de solde de tout compte j'ai la paix, j'ai simplement à payer chaque trimestre "le minimum" de 238€ car je ne gagne pas d'argent.

    C'est je pense ce qui fait le plus mal quand on est entrepreneur : découvrir que ce que tout le monde considère comme un droit fondamental (être soigné par exemple) ça ne l'est pas pour ceux qui ne sont pas au régime général :/

  4. Hello Fanny, un moment que je n'étais pas venue sur ton blog et que l'on ne s'est pas croisées. C'est courageux de raconter ton expérience, chaque ligne que tu écris me semble un écho de ce que j'ai pu vivre. J'ai eu 2 accidents durant ma période de pleine activité, le premier de la route: une grand mère a ruiné mon véhicule, donc mon outil de travail. Je n'ai pas été prise en charge malgré une incapacité temporaire de travail pour la simple raison que je n'avais pas un an de cotisation au RSI. La seconde fois je me suis cassée une cheville et j'ai mis 6 mois avant de remarcher normalement, avec la baisse de CA qui va avec. Au final j'ai repris une activité salariée essentiellement pour l’accès au soins et arrêter d'arbitrer entre payer les taxes et vivre ("survivre"). Je me donne un an avant de décider quoi faire de ce qui reste de mon activité et réévaluer mes priorités. Merci en tout cas de partager ton expérience, on se sent moins seule dans cette grande bataille. Au plaisir de te revoir. Bises. A

  5. J'ai écris un article similaires pour expliqué aux créatrices de bijoux comment ouvrir sa boite si on se lance quand mm (les grands esprits se rencontrent ma chère <3 ), le blog n'étant pas encore en ligne, je tiens à ajouter qq précision ici le le statut d'AE pour les intéressés 😉
    Depuis janvier 2015, l'auto-entreprise n'existe plus. Enfin le terme. Ça a fusionné avec l'EI, on parle maintenant d'EI au régime micro social, ou plus communément "micro-entreprise. Dorénavant il y a un stage préparatoire obligatoire pour créer sa micro entreprise (qui coute entre 250 et 300€ bien entendu), l'obligation de s'inscrire au registre des commerces ou au registres des métiers, ou des deux c'est selon vos activités (et ça aussi ça coute) et quelques autres suprise comme le paiment de la CFE dès la première année…Bref, ça ne vaut plus temps le coup que ça pour compléter ses revenus, car ça reviens vite à 1000€ de frais la première années (sans compter les cotis etc etc hein)

  6. Comme ça me rappelle aussi des souvenirs !!! Quand j'ai ouvert ma boutique il y a eu des travaux dans la rue dès le mois suivant. Travaux qui ont duré 7 mois, sans aucune possibilité d'accès vers la boutique sans passer au milieu d'un champ de boue et en poussant des barrières. Vous imaginez que quand on commence une activité c'est difficile de s'en relever…
    La loi de Murphy doit toujours être prise en compte c'est pour ça que j'ai tendance à conseiller de gonfler tous les frais dans les calculs préalables…

  7. Bonjour Fanny,
    Je cherche à vous joindre par mail mais impossible de trouver un contact…
    Merci BEAUCOUP pour vos 2 derniers articles sur la création d'entreprise, je suis en plein dedans et je me retrouve beaucoup sur plein de points (notamment essayer de faire comprendre à l'entourage, famille, amis, enfants, qu'on a "pas le temps", finalement tout le monde à l'impression de de déranger tout le temps et finit par ne plus venir, ne plus appeler, et une immense solitude pèse sur nos épaules, par delà le fait qu'on a effectivement de temps pour rien !)

    Je cherche également le nom du fournisseur de dentelles dont vous parliez dans un de vos articles, cela me serait énormément utile d'avoir ce contact, merci beaucoup si vous voulez bien me renseigner !

  8. Bonjour Anne,
    Oui, je suis en train de réfléchir à migrer le blog pour le rendre plus pratique d'utilisation 🙂 Si besoin mon email est tempsdelegance chez gmail point com !
    Les plus célèbres fabricants de dentelle de Calais (manière artisanale) sont : Sophie Hallette( http://www.sophiehallette.com/fr/main.html ) et Solstiss ( http://www.solstiss.com/ ) mais ils ne vendent qu'en gros et aux professionnels. Hurel fait aussi de très belles choses ( http://www.hurel.fr/wp_fr/dentelle-francaise/ ) mais je n'ai jamais testé leur dentelle !

    1. mwahahaha! fantastica!!!e scusa, come le hai fatte le foto che sono ugualmente bellissime e sini?fgcativeinon mi dire col cell perche allora ho molto molto molto da imparate! 🙂

  9. Bonjour,
    Je connais votre blog depuis un petit moment mais je viens seulement de tomber par hasard sur ce très bon article.
    Je suis moi même à mon compte dans l’artisanat d’art depuis 3 ans et je me retrouve dramatiquement dans tous les détails de votre article… Les amateurs/retraités qui ne cherchent qu’à rembourser leur matière première sans vouloir comprendre qu’ils tuent le marché des entrepreneur qui le font à plein temps en essayant d’en survivre et des confrères qui cassent le marché sans se rendre compte que c’est se tirer une balle dans le pied. La montagne de charges, taxes, et parasites en tous genre comme les assureurs, normes et obligations de contrôle de sécurité, comptable (oui, un comptable pas foutu de donner un suivi ou de répondre à des questions de base, est un parasite pour moi vu le prix qu’il coûte!) et j’en passe. Et la solitude effectivement au milieu de ceux qui ne veulent pas comprendre que oui, y’a un peu de travail (mais pas assez), non j’ai pas le temps (pcq répondre à des mails ça prend 3h/jour et je suis la première que ça déprime) et au final, J’ai toujours pas de quoi manger (depuis 3 ans à 80h/semaine)…Mais faut que j’arrête de me plaindre, j’ai un super bel atelier dans une ville touristique! (il paraît)
    Mais d’un coup, vu que je retrouve mes impressions chez vous mais aussi chez d’autres créatifs dans d’autres domaines, d’un coup je me pose une question… Y a-t-il une possibilité, aujourd’hui, pour un savoir-faire manuel comme le nôtre de nous faire vivre (survivre?) sans le gentil petit mari ou parents pour faire bouillir la marmite? Ou nos savoir-faire sont-ils destinés(condamnés?) à devenir des passe-temps ? (bien trop frustrant car le temps libre n’est jamais disponible en quantité suffisante pour pouvoir déployer notre potentiel…)
    Je n’ose qu’espérer que pour vous, depuis l’écriture cet article, vous avez pu commencer un peu à vivre de votre activité, ce qui est cette petite chose toute simple dont on rêve.
    ( Note : Je ne regrette pas mon choix d’être mon compte mais j’avoue le doute et la fatigue commencent à me gagner…)

    1. Bonjour Amande !
      Merci pour votre message, du coup je suis allée voir votre travail : j’adooooooooore <3 J'ai toujours adoré le travail du verre, et les jeux de lumière, donc je ne peux qu'admirer.
      Pour répondre à vos questions : ma boite (EURL) va bientôt fêter ses 5 ans, il parait que le pire est derrière moi, ce qui n'est pas faux je pense puisque je sais à peu près à quelle sauce je suis mangée chaque année par les escrocs d'état (rien que le fait de savoir à quoi s'attendre ça change pas mal la donne). Et après avoir supprimé toutes les dépenses inutiles et avoir diminué au maximum les dépenses utiles (j'ai plus que rogné sur les essentiels), ma société va pour la première fois faire des bénéfices (hourra !). Pourtant, un RSA resterait bien plus avantageux pour vivre (ce sont encore et toujours les dépenses liées à la santé : RSI / mutuelle qui font que je n'arrive pas à gagner de quoi manger).
      Donc pour le moment, je vois mois après mois (souvent en flippant de ne pas réussir à payer les factures, au point que je songe à rogner sur de nouvelles dépenses de boulot -puisque sur les dépenses perso c'est impossible de faire plus- telles que le carnaval de Venise ou les divers voyages et bals liés au costume parce que ça me fait de plus en plus mal de dépenser en une soirée ce qui me permet de vivre pendant 3 mois dans "la vraie vie" en me serrant la ceinture chaque jour, bref, ça continue à éteindre petit à petit l'étincelle de feu sacré qu'est ma passion :-p ).
      En parlant de la "vraie vie", j'avoue que j'ai pas mal changé de façon de vivre depuis l'article aussi : puisque je ne suis pas adaptée au système alors je le rejette au maximum. Entre autre, je milite très activement pour le revenu universel (j'évite normalement de parler politique, mais sans ce revenu universel c'est clairement l'agonie de tous les artisans d'Art qui se prolonge en France) et j'ai plongé un peu plus dans la décroissance en achetant très peu de produits manufacturés industriellement (en privilégiant les petits producteurs / artisans, la récup, etc. mais aussi en acceptant les échanges de services). Je suis plus en paix avec moi-même du coup depuis que j'arrête de lorgner sur une société de consommation de laquelle je suis de toute façon exclue puisque je ne veux plus jamais être salariée (et là je me sens de fait plus libre que je ne l'ai jamais été 🙂 ).
      Voilà, je ne sais pas si je pourrai continuer bien longtemps mais ça va de mieux en mieux ! J'espère que de votre côté cela va aller dans le même sens, et un peu plus vite que moi…

  10. Je n’en suis pas sûre mais je pense également que, avec ce statut, on ne cotise pas pour la retraite. Donc assurer ses arrières avec obligation d’épargner, mais avec quel revenu ? LOL !

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