To english readers : Today I am talking about an exhibition, La Mode retrouvée, which just started last saturday at the Musée Galliera in Paris (until march 2016, the 20th). I found it desappointing and hope it will be better next year in NY, if you want to have more informations do not hesitate to use the “translation button” -as I lack of time for an english version-. My photos are HERE on my facebook page.
 
Aujourd’hui je vais vous parler d’une exposition, La Mode retrouvée, qui vient de s’ouvrir samedi dernier au musée Galliera (jusqu’au 20 mars 2016). J’ai eu la chance d’aller la voir lors de l’inauguration mais je dois avouer que j’en suis ressortie assez déçue : en première partie de l’article vous aurez le détail de mon avis, puis le descriptif de l’exposition avec quelques photos un peu plus bas (mais vous les trouverez toutes ICI sur ma page facebook). A vous de vous faire votre propre avis directement sur place et de me dire ce que vous en aurez pensé en commentaires !
 
 
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Tout d’abord,voyons ce que j’ai aimé concernant l’exposition :
Worth, robe d’intérieur ou tea-gown, vers 1897.
Velours ciselé bleu foncé sur fond de satin vert,
dentelle de Valenciennes. Une merveille !
– Un dossier de presse particulièrement bien ficelé et très détaillé (à lire si vous voulez en apprendre plus au sujet de l’exposition).
– La présence de robes “iconiques” pour les passionnés d’histoire de la mode.
– L’occasion d’en découvrir un peu plus sur la comtesse Greffulhe, une dame qui a mis en scène ses apparitions et inspiré son époque (un film permet de la voir en mouvement, et de nombreux dessins sont exposés pour la première fois).
– La possibilité de s’approcher des costumes et de tourner autour (bien pratique pour observer les détails).
Ce que je n’ai pas aimé :
– L’exposition ne m’a pas raconté la moindre histoire. Dès l’arrivée, on ne sait pas de quel côté aller et on ne comprend pas pourquoi les époques sont mélangées, pourquoi les types de vêtements sont déposés pèle-mêle. Je n’ai pas saisi la logique des emplacements ! A bien lire le dossier de presse, je crois comprendre que la disposition initialement prévue était plus logique : vêtements de jour pour la première salle, vêtements de soirée pour la seconde salle. Mais dans les faits, rien de tout cela sur place, pas de logique sur les deux premières salles (qui sont aussi les plus grandes). Heureusement, les trois plus petites salles rattrapent un peu le “chaos” des deux grandes salles.
– Le peu de costumes présentés. Certes, le musée Galliera n’est pas immense, mais la scénographie accapare plusieurs fois de grandes surfaces pour une seule robe, et certaines excellentes expositions passées (“sous l’empire des crinolines” ou “Modes en Miroirs” par exemple) montrent que l’on peu mieux gérer l’espace.
– Le mannequinage ne respecte pas les lignes de silhouettes des époques présentées. Il manque pas mal de volume sur les hanches principalement (certaines robes plissent par exemple !).
– Une très mauvaise lisibilité des cartels : pour les lire il faut se mettre devant, ce qui nous place très exactement devant la lumière..
Et surtout, on ne peut s’empêcher d’établir une comparaison avec l’excellente exposition “Roman d’une garde-robe” d’il y a deux ans : mêmes époques présentées (Belle Epoque – années 30), une autre fashion-victim, mais une exposition logique et cohérente au musée Carnavalet. J’en étais ressortie avec l’impression d’avoir fait un voyage dans l’intimité d’Alice Alleaume (et d’avoir découvert la femme derrière la passionnée de mode) alors qu’ici j’ai eu uniquement l’impression d’avoir vu des robes de la comtesse Greffulhe (en effleurant à peine sa personnalité sur les dernières salles).
Non, il ne faut pas vous pencher madame : vous projetez votre ombre sur le cartel que vous tentez de lire.
Ah, si vous ne vous penchez pas alors vous n’arrivez pas à lire car c’est écrit en trop petit ?
Bienvenue au club, je n’ai pas trouvé de solution en ce qui me concerne.
La comtesse était une véritable fashion-victim jusqu’à un âge vénérable.
A gauche : années 20 / A droite : années 30 (elle a alors 70 ans !)
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Salon d’honneur

Cette première salle présente la comtesse de Greffulhe et des vêtements allant des années 1880 aux années 20 : robes de jour, robes du soir, manteaux, etc. Les plus grandes maisons de mode de l’époque y sont représentées, avec des créations exclusives pour cette cliente si particulière. S’y trouvent aussi des dessins et un montage de deux films “domestiques” très intéressants.
 
A gauche : une robe à tournure rebrodée d’iris qui met en valeur la taille très fine de la comtesse (maison Soinard, 1887). A droite : la robe byzantine rebrodée de perles portée pour le mariage de sa fille (Worth, 1904).

Grande galerie
Prolongement de la première salle : de nouvelles robes entre 1900 et les années 30, ainsi que quelques factures. Ce sont principalement des robes de dîner et des robes du soir, qui se veulent plutôt sombres (mais pas que).

Beauchez, robe du soir à transformation et à deux corsages (mais où est passé le second corsage ?) vers 1900. Velours de soie bleu nuit et marron, dentelle mécanique, mousseline de soie et tulle écrus, broderies de perles et paillettes
Robe de soirée (1913), satin de soie et tulle rebrodé de paillettes. 

Petite galerie Est

Ahhhhh, ouf ! à partir de maintenant l’exposition retrouve une logique. Ici se trouvent des accessoires de la comtesse ainsi que de ses ancêtres et ses proches (époux, fille).


Gants longs 1er Empire, éventails et épingle à cheveux Art Nouveau (début XXe)

Petite galerie Ouest

La comtesse est la muse de nombreux artistes, et elle s’intéresse particulièrement à la photographie. Les murs de cette pièce présentent des photographies d’elle prises par les plus grands photographes de l’époque, dans de nombreux costumes, tout autour d’une robe de garden party signée Worth présentée de manière très intéressante.


A gauche : robe de bal et manteau en agneau de Mongolie pour la fin du 19e. A droite : la comtesse porte la robe de son ancêtre, Mme Tallien.

Salle Carrée
La pièce la plus impressionnante trône dans cette salle, bouquet final de l’exposition avec cette robe de chez Worth brodée de l’emblème de la comtesse, le lys.

Worth, robe du soir dite « Robe aux lys », vers 1896 (robe remaniée ultérieurement). Velours noir, applications de soie ivoire en forme de lys rebrodées de perles et de paillettes métalliques. A gauche : la robe immortalisée avec sa propriétaire par Paul Nadar.


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Ainsi que je l’ai indiqué plus haut, les petites salles permettent (enfin) de rendre son âme à la comtesse Greffulhe en donnant quelques aperçus de sa personnalité. Je finirais d’ailleurs par cette pièce, qui m’a beaucoup touché : sa carte d’identité. Et me fait soupirer de nostalgie à la pensée qu’il était possible d’y apposer une photo où l’on minaude dans une robe de bal et de ce rajeunir de 8 années. Décidément, c’était réellement une Belle Epoque !

 


Et vous, allez-vous y aller ? Si vous allez la voir, qu’est-ce que vous avez pensé de l’exposition ? Je vous laisse la parole dans les commentaires !

11 comments

  1. Lu les cartels avec la torche de mon portable . Loupé la salle aux éventails ….(offert un semblable à Galliera; mademoiselle Delpierre m'avait dit que c'était un éventail de fiançailles.
    C'est tout de même une belle exposition .

  2. Magnifique! Oui la carte d'identité est vraiment géniale !toutes ces petites informations tellement désuètes ,et la photo, quelle différence avec nos photos d'identité de style carcéral de notre époque!

  3. Cela donne quand même envie d'aller la voir, rien que pour les robes ! ^^ Le rembourrage des mannequins, c'est normal de ne pas avoir les mêmes corps : en tant que ex-élève en conservation et restauration du patrimoine, je me suis intéressée aux normes de conservation des costumes, qui sont drastiques (heureusement, d'ailleurs !^^). Le problème qui se pose souvent, c'est les mannequins : il faut qu'ils soient sans matières acides, etc… Du coup, pas mal de musées n'investissent pas dans des mannequins sur-mesure pour les robes, car ceux-ci sont vraiment très chers. Donc, malheureusement, ils font avec les moyens du bord. Je suis d'accord avec toi, c'est dommage, mais c'est ainsi…Enfin, quand même, c'est Galliera, c'est quand même un musée spécialisé, ils pourraient faire un effort pour se payer des mannequins en conséquence ! ^^ AAAAAAAh, le gros problème des cartels, vaste sujet en patrimoine également ! Franchement, les services de publics des musées devraient faire un effort là-dessus (et je parle en tant que future employée d'un service comme ça) : les cartels pour mal-voyants (police 16 sans empâtements avec fort contraste) seraient lisibles par tout le monde, je ne comprends pas qu'on fasse encore des cartels illisibles, sous prétexte de faire joli… ^^ Si je peux, je passerai quand même la voir…

  4. J'ai le même souci concernant l'expo que je suis en train de monter :/ D'après mes calculs presque 1/4 du prix total de l'expo est lié aux mannequins… Je sais donc bien ce que c'est…
    Après je ne connais pas forcément les gens de Galliera mais quand je vois comment les musées plus célèbres rament pour avoir la moindre subvention je suppose que Galliera est encore moins bien lotti :/
    Mais pour les hanches il est possible de les rembourrer un peu, enfin, personnellement c'est ce que j'aurais fait sans que ça coûte plus cher. **vis ma vie de perfectionniste :-p **

    Et oui, il faut aller la voir, je préfère que chacun se fasse sa propre idée ! (tout cela reste mon avis personnel uniquement :-p au moins les gens ne pourront pas être déçus sur certains aspects s'ils s'y attendent !)

  5. Si vous voulez en savoir plus sur la comtesse Greffulhe, lisez l'excellente biographie que lui a consacrée Laure Hillerin : "La comtesse Greffulhe, l'ombre des Guermantes" (Flammarion, 0ctobre 2014).
    Vous trouverez toutes les informations sur le livre et l'actualité de la comtesse Greffulhe sur le site web :
    http://www.comtessegreffulhe.fr/

  6. Etant à Paris durant une petite semaine début décembre, je ne peux pas manquer une expo à Galliera ! Même si ce n'est pas parfait, je suis sûr que j'en aurai plein les yeux de ces fabuleuses robes ! Fanny, vous préparez une expo ??!! C'est déjà programmé ? Si oui, j'aimerais bien le savoir assez tôt pour programmer une virée à Paris à ce moment là ! Cordialement Marie40

  7. J’y suis allée la semaine dernière : j’ai adoré ! Les robes sont magnifiques, ça n’a rien à voir quand on les voit pour de vrai. Ce sont de réelles pièces de luxe de grand couturier(Lanvin, Nina Ricci,..). Les pièces sont magnifiques. C’est vrai que les panneaux au sol ce n’est pas idéal mais ça ne fait pas un panneau dans le champ de vue des robes. Si vous aimez la robe et le Luxembourg allez y 🙂

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